Garikoitz Mendizabal et le Basque National Orchestra lancent le disque ‘Gutizia’
Ce nouveau disque double comprend neuf œuvres écrites par des auteurs de diverses origines et 84 minutes de musique qui font le tour du monde pour faire connaître un instrument profondément enraciné dans la culture basque qu’est le txistu.
Gutizia est le fruit de nombreuses années de travail et de création de répertoire pour cet instrument par le txistulari Garikoitz Mendizabal : « Je mets simplement à votre disposition mon temps, mes envies et mon espoir. »
L’enregistrement a été dirigé par le chef associé du Basque National Orchestra, Jaume Santonja : « Le résultat est magnifique, les influences sont transversales et elles enrichissent toutes les parties. »
Deux mondes qui, a priori, empruntent des chemins différents et s'unissent à Gutizia, une espèce de delicatessen qui lie de manière naturelle un instrument profondément enraciné dans la culture basque qu’est le txistu et un orchestre symphonique. C’est sur cela qu’ont travaillé en février dernier à Miramon Garikoitz Mendizabal et le Basque National Orchestra, sous la direction de Jaume Santonja, pour faire un enregistrement discographique et imaginer un recueil d’œuvres écrites pour txistu et orchestre. Ce travail a maintenant vu le jour sur un disque double édité par Orpheus Classical et qui est désormais disponible dans les principaux établissements commerciaux et sur des plateformes numériques telles que Spotify et iTunes. De plus, on pourra également l'obtenir à l’Institut culturel basque Durangoko Azoka.
L’enregistrement comprend un total de huit œuvres écrites ou adaptées par des auteurs d'origines diverses, ce qui fait de cette collection de musique un voyage en soi. Pour la plupart d’entre elles, il s’agit de leur première représentation, et elles sont accompagnées d’histoires et de motivations différentes : un hommage au Kenya (Karibu Peponi) ; un échantillon des émotions ressenties par l’être humain tout au long de sa vie (Leyenda) ; la revendication d’un instrument –le txistu– qui concourt au même niveau qu'un orchestre (Symphony-Concerto) ; ou celle du compositeur libanais Naji Hakim, qui s'inspire des mélodies basques pour introduire le txistu comme instrument soliste sous la forme classique d'un concert à trois mouvements (Concierto para txistu y orquesta).
Le chef de l’Orchestre d'harmonie de Txistularis de Bilbao, Garikoitz Mendizabal (Zestoa, 1973) constitue une icône de l'interprétation, la défense et l’impulsion du txistu. Ces dernières années, il a réalisé un important travail en collaboration avec des auteurs contemporains afin d’obtenir de nouveaux répertoires. On peut dire que Gutizia est le résultat de tout ce processus, ce sur quoi il déclare :
« Il est indéniable que, dans la mesure où la musique est nouvelle, il est certain que cela augmente et enrichit la littérature pour txistu et orchestre. Et, pendant toutes ces années, cela a été mon souhait : laisser un héritage pour les générations futures. Des musiciens basques et également étrangers ont écrit pour cet instrument qui fait partie intégrante de notre culture. J'aimerais laisser aux futurs txistularis plus de possibilités et plus de matériel pour jouer accompagnés d'un grand orchestre. Tout comme ce que l’on fait avec certains instruments pas très habituels (accordéon, guitare, etc.) dans l’univers de l’orchestre, le txistu aura également, et naturellement, plus de possibilités de jouer avec un orchestre symphonique, aussi bien au Pays Basque qu’à l’étranger. Je suis convaincu que cela peut être un instrument et une ressource formidable dans le processus d’expansion internationale de la culture basque, car j’ai pu constater la réaction pleine d’émotion que ressentent généralement les auditeurs à l’écoute de notre txistu accompagné d'un orchestre. Je mets simplement à votre disposition mon temps, mes envies et mon espoir. »
Pour le Basque National Orchestra, ce mariage entre deux mondes vise à d'assurer la continuité de sa vocation de promotion et de diffusion de la culture basque, à cette occasion à travers un instrument très enraciné et traditionnel. Cet exemple vient s'ajouter à d'autres exemples, comme ceux réalisés avec la txalaparta (Kalakan), la cornemuse (Gaiteros de Elciego) et la trikitixa (Kepa Junkera). L’objectif de cette série de projets a toujours été de défendre, de donner un nouvel élan et de laisser une trace de la richesse patrimoniale de la culture basque.
Autres intervenants dans le projet
Le directeur associé du Basque National Orchestra, Jaume Santonja, s’est chargé de la direction musicale de Gutizia. D’après ses propres termes :
« Cet enregistrement de CD a été un projet qui, dès le début, m'a réjoui car il s'agissait de l’une des premières collaborations professionnelles en tant que chef associé du Basque National Orchestra. Cela a été un immense plaisir de connaître Garikoitz, ainsi que d’entrer un peu dans le monde de la musique traditionnelle basque. Par le passé, l’évolution des instruments a été liée à des instrumentistes virtuoses qui demandaient d’élargir les horizons, aussi bien techniquement qu'intellectuellement. Et c’est clairement ce qui se passe dans ce projet, où non seulement la virtuosité de Garikoitz, sa vision et ses besoins intellectuels l’amènent à élargir les horizons du txistu. Il le fait à travers un répertoire élargi, où presque toutes les œuvres ont été écrites pour l’occasion et pour lui précisément, en plus de favoriser l’apparition en tant que soliste de cet instrument traditionnel. Le résultat est magnifique, les influences sont transversales et, à mon avis, elles enrichissent toutes les parties. Je pense que c’est une chance que ce projet soit également enregistré, parce cela laisse une trace. Nous espérons que cela n’en restera pas là et que cela encouragera à expérimenter ce format en direct lors des représentations futures, aussi bien à la maison qu'à l’étranger. »
Outre Jaume Santonja, Garikoitz Mendizabal, les compositeurs et l’orchestre, se sont incorporés à ce projet la soprano Naroa Intxausti, le chœur d’enfants du Conservatoire Francisco Escudero dirigé par Eva Ugalde, Iñaki Tellería et Marc Blanes dans la production et le son.
Fiche technique
CD 1 : 40’
- Concierto para txistu................................................... Naji Hakim [13’]
- Symphony-Concerto................................................... David Johnstone [22’]
- Reflexiones sobre la longitud del viento.................. Fernando Velázquez [5’]
CD 2 : 44´
- Karibu Peponi................................................................. Javier Martinez Campos [11’]
- Zaharra........................................................................... Populaire (Orchestration : Pierre Wekstein) [4’]
- Leyenda.......................................................................... Eduardo Moreno [17’]
- Iruten ari nuzu................................................................ Populaire (Orchestration : Kepa de Miguel) [4’]
- Atzo ttun ttun................................................................ Populaire (Orchestration : Kepa de Miguel) [5’]
- Hora stacatto............................................................... Grigoras Dinicus (Orchestration : Iñaki Urkizu) [3’]
Y participent :
- Garikoitz Mendizabal, txistulari.
- Basque National Orchestra.
- Naroa Intxausti, soprano.
- Chœur d’enfants du Conservatoire Francisco Escudero. Chef d'orchestre : Eva Ugalde.
- Jaume Santonja, chef d’orchestre.
- Iñaki Telleria et Marc Blanes, production et son.